Archive | novembre, 2012

1984: comme dans l’air du temps

20 Nov

Penguin books, 336 pagesBien que nous soyons déjà en 2012, pour George Orwell, 1984 représentait l’avenir de notre monde. Et quel avenir !

Aucun citoyen ne connaît la liberté. Tous vivent sur un continent régit par l’image d’un dictateur d’une cruauté d’âme incommensurable. Bouger ou penser ne fait plus, désormais, partie de la nature humaine. En tout cas pas sans l’autorisation du tout puissant Big Brother, l’homme à moustache.

Sous surveillance

Partout, des écrans n’ont plus pour utilité d’être regardés mais nous surveillent. Et à qui peut-on faire confiance ? À personne. L’arme la plus fine du gouvernement réside dans les plus insouciants : les enfants. Chaque jour, des parents peu discrets se font pourfendre. Par leur propre chair.

L’histoire d’un homme

Dans ce monde clos, Wilson se prend à réfléchir.  Il écrit alors : « Le crime de penser n’entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort. » Il entreprend des recherches sur le passé libre du pays. Etrangement, un silence convenu s’empare de ceux qui détiennent le savoir. Parler est bien trop dangereux et ne changera rien. Il faut dire que Wilson travaille au sein de l’administration du pays, dans le ministère de la Vérité. L’ironie est criante puisqu’il est en charge de remanier les discours de Big Brother après publication. Malgré cela, Wilson n’en sait pas plus que les autres. Et, un jour, il croise le regard d’une femme. Il lit en elle le même désir, celui de faire basculer sa vie hors de l’ignorance. Une histoire d’amour s’éveille. Mais l’avenir des tourtereaux est incertain. Aimer est un signe de faiblesse. Il faut se cacher sans éveiller les soupçons de quiconque.

Une vision du livre

1984 est un roman troublant. Censée appartenir au passé, l’histoire est encore bel et bien d’actualité. Avec l’avènement d’internet et des caméras de surveillance dans les grandes villes, les citoyens commencent à être observés. La frontière entre la protection et le conditionnement est fine. Les habitants que décrit le romancier ont manqué d’une chose, la méfiance. Et cela va plus loin. 1984 nous apprend une chose importante : la dictature ne s’installe pas en un jour. Ce sont aux citoyens de ne pas oublier qu’ils peuvent faire valoir leur volonté. Car s’ils ont une force il s’agit de la masse. Le jour où un homme du gouvernement entre dans votre chambre à coucher pour installer une caméra… ce sera déjà trop tard. Puis, des producteurs bien dans leurs souliers ont fini par adapter ce chef d’œuvre littéraire pour créer un nouveau genre : la télé-réalité. Et cela a marché : Big Brother au Canada, Loft Story et Secret Story en France. Ils ont vraiment tout compris…

Pour ceux qui n’aiment pas lire: